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Clémence Trossevin expose

C’est la seconde exposition de Clémence Trossevin à la SLOW Galerie, « Ici, l’ombre est bleue » en 2020 ancrée dans les Cévennes d’où elle est originaire, racontait les bains de rivières, les interminables parties de carte, les après-midis de sieste, le temps qui lentement s’écoule…. Du 07 septembre au 10 octobre Clémence expose «Les passages»; série d’une trentaine de peintures à la gouache, inspirée de ses migrations régulières entre son Sud natal et Paris où elle vit depuis quelques années. L’artiste nous invite à passer d’un univers à l’autre, de la nature exubérante des Cévennes aux pavés de Paris.

D’une déambulation à l’autre, d’un monde à l’autre, avec élégance et une exquise délicatesse, le trait de Clémence épouse l’atmosphère de chaque endroit, la lumière douce et tamisée des forêts devient implacable et incisive en ville, les ombres là-bas généreuses sont ici plus courtes, et le trait vibrant et vacillant se fait net et précis. Là-bas tout pousse à l’aventure, « la nature semble mettre une rage à bouleverser ce que l’effort de l’homme a fait »(1), les vieux portails, les carcasses de voitures, se recouvrent d’une débandade fleurs, à Paris, la nature est encadrée, tout est ordonné, minutieusement entretenu, organisé autour de l’immense patrimoine architectural et culturel de la ville lumière. On va chercher la nature au marché aux fleurs du carreau du Temple ou pendant les horaires d’ouverture des parcs et des jardins publics. S’installer à Paris, c’est accepter de s’amputer d’une partie de soi, et composer avec ce que la Capitale nous offre, en y cherchant les recoins de verdure, de douceur et de réconfort. C’est aussi ce petit miracle que Clémence Trossevin capture dans ses dessins, la poésie discrète de Paris comme un passage vers celle des Cévennes, ce ciré rouge un jour de pluie, un échafaudage qui semble s’élancer dans le feu du ciel, la sensuelle statue de Maillol qui secrètement prend vie dans le jardin des tuileries…
(1) Zola, « la faute de l’abbé Mourret »


«L’histoire commence dans le sud de la France, les pieds dans l’eau. De l’autre côté de la rive, des jambes dépassent d’un hamac tendu. Il fait chaud et la nature est partout. Ici les balades prennent l’allure de pèlerinage, ruines oubliées, 2 CV abandonnées, portails fermés... Le temps passe et les herbes finissent par tout recouvrir…
Les vacances se terminent, retour à la capitale, passage au Nord. Paris est immense et trop petite quelques fois. Les époques s’empilent et le ciel parait loin, mille-feuille historique. Tout change, tout bouge, Paris ne s’endort jamais. Pourtant il suffit d’une pause aux Tuileries, d’une sieste aux Buttes Chaumont ou d’un dernier rayon de soleil sur le canal pour qu’enfin le rythme ralentisse.
Sur un bout de mur ou un coin de bitume, les mauvaises herbes parviennent à se faire une place ici aussi.
Suivons les passages.»